PHILOSOPHIE POLITIQUE (I)

Relève de la philosophie pratique en premier lieu :

• Tout ce qui échappe à la théorie.

• Tout ce qui concerne l'application fructueuse de règles ou de lois.

• Toute production d'utilité supérieure (celle qui permet non seulement de satisfaire un besoin, mais d'éloigner la pression des besoins) ; tout ce qui permet d'augmenter, avec le confort, la latitude d'action.

• Tout ce qui s'inscrit dans le registre de l'action libre (c'est-à-dire de l'action qui a sa nécessité ou sa finalité en soi).

Relève de la philosophie politique au premier chef :

• Tout ce qui permet à une décision de ménager une pluralité d'intérêts potentiellement en conflit, ou à un discours de ménager "toutes les sensibilités" (voire "toutes les susceptibilités") ; plus largement tout ce qui relève de l'art d'"imposer avec douceur".

• Tout ce qui concerne "l'organisation de la vie de la Cité".

• Tout ce qui concerne le gouvernement d'une collectivité d'êtres humains selon des principes de liberté (et, complémentairement, de justice).

• Tout ce qui fait du gouvernement d'une collectivité l'objet d'une compétence professionnelle et l'enjeu d'une compétition entre "pros".

Qu'appelle-t-on un régime despotique ?

• Un régime alimentaire à base de solution liquide pour déboucher les canalisations.

• Une forme de gouvernement où la "tête" de l'état peut "n'en faire qu'à sa tête" justement (n'a à prendre en compte d'autre avis ni d'autre intérêt que le sien) ; où elle est dans le pays "comme un maître en sa demeure" ; où il n'y a pas de règle commune parce qu'un individu ou un groupe peut toujours faire prévaloir son intérêt particulier sur celui des autres.

• Toute forme de règlement qui m'empêche d' "en faire à ma tête".

• Toute forme de gouvernement où la "tête de l'état" porte des lunettes noires.

Qu'est-ce qu'un régime totalitaire ?

• Un régime où l'État ne laisse subsister aucune institution sociale, civile ou religieuse en dehors de lui, ni aucune force d'opposition à l'intérieur de lui ; où l'administration de la communauté politique se fait au détriment de toute pluralité en son sein ; où il y a une "règle commune" mais où le "commun" c'est justement "ce qui ne se discute pas".

• Un ensemble de règles pour manger "tout ce qu'il faut et rien que ce qu'il faut".

• Une façon d'administrer « un lieu de résidence et de travail» où «un grand nombre d'individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées »

• Un régime où tout le monde se salue de la façon de façon bizarre, porte les mêmes costumes bizarres (y compris la "tête" de l'État qui a en plus une coiffure ou une moustache bizarre), et fait comme si rien n'était bizarre, que tout allait bien et qu'il fallait sourire tout le temps.

Qu'est-ce qu'une dictature ?

• C'est quand on me dicte ma conduite.

• « Une dictature c'est quand les gens sont communistes, déjà, ils ont froid, avec des chapeaux gris, et des chaussures à fermeture-éclair. »

• « Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. »

• Un moment d' "exception" dans un régime républicain, motivé par "l'urgence" (danger imminent venu de l'extérieur - comme une invasion - ou "de l'intérieur" - comme une rebellion), où la branche "exécutive" du gouvernement se voit confier un mandat "extraordinaire" (censé être contrôlé par la branche législative) justifiant des pouvoirs "extraordinaires" ; régime "de salut public" où la défense de l'État comme instance dernière garante de l'institution de la liberté motive la suspension ou la restriction de l'exercice de libertés particulières (comme la liberté de circuler ou de se rassembler), ou de limiter l'application de droits fondamentaux (sans forcément les supprimer en théorie).